Année 2021
132
GRAND PRIX
HOT SWING SEXTET – “WHAT’S YOUR JIVE”
Swit 31 Swit records
Hoppin’ John, Tatoe pie, The goon drag (gone with the goon), What’s your story (what’s your jive), Wham, Bloodhound,T’aint me, Wine-O, Windy, Red dust, Fetch it to me, Embryo, Payin’ them dues blues, Ridin’ and jivin’, Just jivin’ around
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 697
Le jazz se porterait-il mieux que nous le pensons ? Oui, si l’on se réfère à la dernière production du Hot Swing
Sextet composé de jeunes musiciens qui ont osé le pari de faire revivre avec flamme et enthousiasme la musique des années quarante. Ils reprennent avec bonheur les thèmes des orchestres de Sammy Price et ses Texas Bluesicians
mais aussi de Charlie Shavers et Eddie Heywood.
Quant au climat qu’ils instaurent, il n’est pas sans rappeler celui de la formation d’Al Cooper and His Savoy Sultans, célèbre pour son fameux jump. Ce CD a été enregistré en 2020 avec la formation suivante : Thibaud Bonté trompette, Bertrand Tessier saxo ténor, Erwan Muller guitare électrique, Ludovic Langlade guitare acoustique, Franck Richard contrebasse et Jéricho Ballan batterie.
L’un d’eux ne nous est pas inconnu, il s’agit du trompettiste Thibaud Bonté qui est le fils du batteur Bruno Bonté qui officia fort longtemps au sein de la formation de Laurent Verdeaux : The Dumoustier Stompers. Bon sang ne saurait mentir ...
Disons le tout de suite, il s’agit d’un disque époustouflant par le jump que dégage cette formation, tout comme est frappante la ferveur de ces musiciens mais aussi leur plaisir de jouer. Ils rendent hommage à Sammy Price et ses Texas Bluesicians avec The goone drag, joué staccato par le trompettiste durant l’exposé par le sax ténor au son plein, puissant. Belle collective lors de la coda avec un backbeat robuste du batteur. Le thème Fetch it to me est joliment pris en tempo médium où le sax ténor Bertrand Tessier déroule allégrement, tandis que Thibaud Bonté prend un solo musclé avec une envolée à la Hot Lips Page.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Christian Sabouret dans le Bulletin du HCF N° 697 juin-juillet 2021
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PRIX SPÉCIAL DU JURY
LAURENT MIGNARD DUKE ORCHESTRA – “DUKE LADIES VOL.1”
Juste une trace/Socadisc -
Enregistré au Riffx Studio, 2021
Love You Madly, Black Beauty (Portrait of Florence Mills), Cotton Tail, Warm Valley, Bakiff, Satin Doll, T.G.T.T (2nd Sacred concert), Congo Square (A Drum is a Woman), Sophisticated Lady, Balcony Serenade (The Perfume Suite), Blues for New Orleans (New Orleans Suite), Le sucrier velour (The Queen's Suite), The Tattooed Bride.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 700
Cela fait maintenant dix-sept ans que Laurent Mignard effectue une relecture respectueuse de l'œuvre de Duke Ellington en publiant une suite d'albums dont le Bulletin du Hot Club de France s'était fait l'écho dans ses numéros 584 (2009), 609 (2011), 641 (2014) et 616 (2011). Poursuivant cette saga discographique, le répertoire du recueil Duke Ladies tourne autour du thème de la beauté féminine tel que le suggérait Duke Ellington dans ses multiples compositions sur le sujet. Il était donc naturel que soient mis en avant les éléments féminins de l'orchestre : Julie Saury, entendue ici dans Congo Square de la Suite A Drum is a Woman, qui propulse le groupe avec une belle énergie depuis ses débuts, et Aurélie Tropez, la soliste inspirée de Tattoed Bride. Viennent ensuite des invités de luxe : Rhoda Scott Satin Doll et l'harmoniciste Rachelle Plas qui forment un duo étincelant dans Blues For New Orleans et la violoniste Aurore Voilqué, excellente dans Bakiff, la composition de Juan Tizol. Duke Ellington aimant la voix dans tous ses états, Laurent Mignard a fait appel à Myra Maud Sophisticated Lady, Natalie Dessay, Nicole Rochelle et Sylvia Howard qui se succèdent dans Love You Madly en apportant la touche de variété recherchée. Natalie Dessay, la diva bien connue du bel canto dont la présence dans ce contexte étonnera les puristes, s'évade de son registre habituel pour livrer une interprétation respectueuse de T.G.T.T. mettant en valeur la qualité instrumentale de sa voix et l'accompagnement sur mesure de Philippe Milanta.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Alain Tomas dans le Bulletin du HCF N° 700 janvier-février 2022
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PRIX PETITES FORMATIONS
GUITAR BROTHERS – “GUITAR BOOGIE”
Le Baron 75008/1
The Stumble, T.Bone jumps again, Shame shame shame, In the open, Rabbit out of the hat, Neanderthal blues, Guitar boogie, You gotta move, Rainy day boogie, Hey baby, Side tracked, Rumba boogie, Pert skirt.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Lors du dernier festival de La Roquebrou, en août 2018, trois superbes guitaristes figuraient au programme dans des groupes différents. Le directeur artistique saisit l’opportunité de les réunir en les dotant d’un soutien idéal. Cette association inédite allait constituer le sommet du festival, comme souligné dans le compte rendu du Bulletin 672. Si la prestation emballa le public, elle ravit surtout les acteurs et se prolongea par quelques concerts, puis par l’enregistrement du présent album en mars 2020 (début de la période saccagée par un sinistre virus). Ainsi naquit Guitar Brothers, réunissant François Fournet, Christophe Davot et Nicolas Peslier aux guitares, escortés par Gilles Chevaucherie à la contrebasse et Simon Boyer à la batterie.
Non seulement ces trois guitaristes savent ce que swinguer signifie et restent sans rivaux dans le blues, mais ils présentent l’avantage précieux de s’exprimer chacun dans un style personnel brillant tout en présentant des caractéristiques particulières. François Fournet évolue avec un feeling parfaitement souple, Christophe Davot possède un style volubile et fleuri alors que Nicolas Peslier s’exprime avec vigueur et punch tranchant.
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Lire l'intégralité de cette chronique de d'André Vasset dans le Bulletin du HCF 698 août-septembre 2021
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PRIX PETITES FORMATIONS
JÉRÔME ETCHEBERRY POPSTET - “A TRIBUTE TO LOUIS ARMSTRONG”
Camille productions MS 102020 CD
Distribution Socadisc
Tight like this, Hear me talking to ya, Weather bird, Hotter than that, I double dare you, Memories of you, Big butter
and egg man, Someday you’ll be sorry, Cornet chop suey, Struttin’ with some barbecue, West End blues, Potato head blues, Yes I’m in the barrel, New Orleans stomp.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 696
En réalisant cet ambitieux projet, le trompettiste Jérôme Etcheberry s’est imposé un sacré défi. Faire revivre une partie des chefs-d’oeuvre du répertoire de Louis Armstrong pouvait passer pour une gageure. Mais il a su très habilement adapter les célèbres interprétations
de Louis Armstrong, en évitant ainsi une exécution servile qui eut été dénuée d’intérêt, mais en les transposant dans le style mainstream et non pas dans le style New Orleans original. Certains puristes pourront s’en offusquer mais il n’empêche, le résultat est réussi
et bluffant. La trame des thèmes et les mélodies ont été reconfigurées pour nous offrir une relecture bien vivante, et épousant notre temps, de ces faces célébrissimes. Le leader a fait un colossal travail d’écriture en concoctant des arrangements parfaitement soignés qui sont, pour la plupart, un véritable régal. Témoin I double dare you.
Ce disque a été enregistré en octobre et novembre 2020 et, pour ce faire, le trompettiste Jérôme Etcheberry s’est appuyé sur un octet malicieusement baptisé Popstet avec, outre le leader, Malo Mazurié trompette, César Poirier saxo ténor et clarinette, Benjamin Dousteyssier saxo alto et baryton, Ludovic Allainmat piano, Félix Hunot guitare, Sébastien Girardot basse et David Grébil batterie. On ne peut que louer la prestation des deux trompettistes qui sont deux musiciens majeurs du jazz hexagonal et qui ont imposé leur propre jeu sans chercher le moins du monde à plagier Louis Armstrong.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Christian Saboiuret dans le Bulletin du HCF 696 avril-mai 2021
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PRIX RÉÉDITION
DANY DORIZ ALL STARS – “ANTHOLOGIE 1962/2021”
Coffret de 3 CD Frémeaux et Associés FA 5787
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 700
Saluons avec enthousiasme la parution de cette anthologie consacrée à Dany Doriz, célèbre vibraphoniste et chef d’orchestre, tout aussi célèbre patron du Caveau de La Huchette, mythique "temple du jazz", sans doute le dernier club de jazz au monde où l’on danse, auquel il consacra voici quelques années un livre remarquable Soixante ans de jazz au Caveau de la Huchette, ainsi que, tout récemment, un autre indispensable coffret de 3 CD (Caveau de La Huchette – Anthologie 1965/2017 Frémeaux et Associés FA 5676).
Laissons-nous maintenant guider en suivant le livret de treize pages rédigé par Dany Doriz lui-même, qui nous conte son histoire avec une verve enthousiaste, portée par son amour de la musique et du jazz en particulier, qu’il découvre à seize ans – après une formation classique débutée à quatre ans, qui l’amènera à pratiquer le piano et le saxophone. C’est en assistant à un concert du M.J.Q. qu’il a le coup de foudre pour le vibraphone, puis en prenant des cours avec le renommé Géo Daly que sa passion du jazz naîtra, lorsque celui-ci lui fera écouter Plaid par Lionel Hampton et Art Tatum. Dans Jazz-Hot de septembre 1997, Géo Daly dira de lui : « Il est devenu un musicien exceptionnel, qui n’est pas reconnu à sa juste valeur, un immense vibraphoniste ».
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Lire l'intégralité de cette chronique de François Abon dans le Bulletin du HCF N° 700 janvier-février 2022
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PRIX LIVRE
SISTER ROSETTA THARPE – “LA FEMME QUI INVENTA LE ROCK’N ROLL”
par Jean Buzelin,
Éditions Ampelos, 2021.
144 pages. Photos noir & blanc.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Les écrits d’importance concernant Rosetta Tharpe remontent à plus d’une quinzaine d’année : en France en 2004, un long article en deux parties dû à Monique Pouget paraît dans les numéros 31 et 32 de la revue Blues ; aux États-Unis en 2007, les éditions Beacon Press (Boston) publient, sous le titre Shout, Sister, Shout, une première biographie de l’artiste rédigée par l’universitaire Gayle Wald. De son vivant, Sister Tharpe a bien sûr bénéficié de comptes-rendus et d’articles divers ; en France, dès 1956, Jacques Demêtre publie dans Jazz Hot (n° 110) un premier papier, suivi, en 1958, d’une longue interview (Jazz Hot n° 129) de la chanteuse lors de ses concerts à l’Alhambra de Paris. C’est à partir de ces sources que Jean Buzelin a œuvré pour rédiger cette biographie particulièrement bienvenue.
L’auteur suit pas à pas les jalons d’une carrière commencée très tôt dans le giron de sa mère, Katie Nubin, qui, d’églises en conventions, emmène avec elle la jeune Rosetta, la poussant à chanter et à jouer de l’harmonium. Puis c’est la rupture avec le monde religieux et le début d’une carrière profane (engagement au Cotton Club en 1938, les premiers disques Decca, le passage dans l’orchestre de Lucky Millinder de 1941 à 1943).
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Lire l'intégralité de cette chronique d'Alain Carbuccia dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
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PRIX DVD
NEAR THE LEGENDS
Documentaire réalisé par Sandro Raymond
Production : S.R. FILMS.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Entre 1969 et 1972, Louis Panassié et son épouse Claudine entreprirent de filmer un grand nombre de jazzmen aux États-Unis et aussi en France pour quelques-uns d’entre-eux. Point commun : tout se passera hors concert !
Intitulé L’Aventure du Jazz, ce long métrage en couleur d’une durée de 2 h 30 dans sa version intégrale a, depuis sa sortie, enchanté quelques dizaines de milliers de spectateurs et nombreux sont ceux qui l’ont vu plusieurs fois.
En raison d’accords passés à l’époque entre Louis Panassié et les musiciens, ce documentaire unique ne sera vraisemblablement jamais commercialisé. Aussi, la publication de Near the Legends ("à proximité des légendes") vient-elle partiellement combler un vide, et sans doute ravir les amateurs.
Ce DVD de 52 minutes réalisé par Sandro Raymond propose des extraits du film d’origine enrichis par les explications et les commentaires fort bienvenus de Louis Panassié. Ce dernier rend aussi un juste hommage à son père, Hugues Panassié, dont le rôle avant le tournage avait été déterminant.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Michel Lalanne dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
GRAND PRIX
HOT SWING SEXTET
"WHAT'S YOUR JIVE"
SWIT RECORDS - SWIT31
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 697
PRIX SPÉCIAL DU JURY
LAURENT MIGNARD
DUKE ORCHESTRA
"DUKE LADIES VOL.1"
Juste une trace - SOCADISC
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 700
GUITAR BROTHERS
"GUITAR BOOGIE"
Le Baron 75008-1
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 698
JÉRÔME ETCHEBERRY
SATCHMOCRACY POPSET
"A TRIBUTE TO LOUIS ARMSTRONG"
CAMILLE PRODUCTIONS
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 696
PRIX RÉÉDITION
DANY DORIZ ALL STARS
"ANTHOLOGIE 1962-2021"
3 CD Frémeaux & Associés FA 5787
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 700
PRIX LIVRE
SISTER ROSETTA THARPE
"LA FEMME QUI INVENTA
LE ROCK' ROLL"
Par Jean Buzelin
Éditions AMPELOS, 144 pages
Photos noir & blanc
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 698
PRIX DVD
NEAR THE LEGENDS
Documentaire réalisé
par Sandro RAYMOND
Productions : S.R. FILMS
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 698
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT 3 CD ET UN LIVRE :
JEAN-BAPTISTE FRANC
"GARNER IN MY MIND"
Ahead AH 840.2
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 700
CLAUDE TISSENDIER
"NEW SAXOMANIA"
Auto production. Contact : www.claudetissendier.com
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 697
JAZZ LADIES
"THE SINGING PIANISTS"
3 CD Frémeaux & Associés FA 5776
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 697
JAZZ PUZZLE N°4
par Dan VERNHETTES & Bo LINDSTRÖM
Éditions JAZZ'EDIT : www.jazzedit.org
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 697
Année 2020
125
GRAND PRIX
GUILLAUME NOUAUX “THE STRIDE PIANO KINGS”
GN2020
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 693
Harlem strut, Drop me off in Harlem, I wish I were twins, Willow weep for me, Runnin’ wild, Jitterbug waltz, Cherokee/Salt peanuts, Why did you tell me « I love you », Handful of keys, Overnight, Mop mop (For Big Sid), Tea for two, When I grow too old to dream, The Lady is a tramp, Over the rainbow Le batteur Guillaume Nouaux s’est forgé, au fil du temps, une renommée internationale qui est parfaitement illustrée ici par la diversité de nationalités des sept pianistes qui sont présents dans ce disque. Après avoir réalisé un double CD, de grande qualité, consacré aux clarinettistes, ce nouvel opus est consacré au gotha des pianistes jouant le stride et ne le cède en rien au précédent. Un seul petit regret, seule la pianiste Stephanie Trick n’y figure pas, mais l’on sait qu’elle ne se produit qu’avec sa propre formation… ceci explique cela.
Ce CD a donné lieu à plusieurs sessions qui ont été enregistrées entre le mois de mai et le mois de novembre 2019. Il s’agit donc essentiellement de sept duos piano / batterie, hormis une face exécutée en solo par Guillaume Nouaux. C’est Bernd Lhotzky qui ouvre avec une réjouissante version de Harlem strut, une interprétation de belle facture, où il est solidement épaulé par Guillaume.
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Si je peux me permettre un conseil, ne ratez surtout pas l’achat de cette galette, elle se déguste avec délice. (Christian Sabouret)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 693 novembre-décembre 2020
126
PRIX SPÉCIAL DU JURY
JEAN-PIERRE BERTRAND “MOSAIC”
Black and Blue BB 108
Distribution Socadisc
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687
Lady be good, Swing that boogie, A life story, Hindustan, The boogie rocks, In the backroom, Sentimental journey, Has anyone seen Corinne, On the sunny side of the street, Tasting this Burgundy, Boogie on Saint-Louis blues, Minor blues for Jimmy, Softly blues, In a little Spanish town Le pianiste Jean-Pierre Bertrand a enregistré ce disque, en trio, les 19 et 20 septembre 2019. Il est accompagné à la contrebasse par Enzo Mucci, mais aussi à la guitare sur une seule plage. Le batteur est l’excellent Michel Denis. Avec Jean-Pierre Bertrand le boogie-woogie n’est pas en soi le prétexte à mettre en exergue sa dextérité, voire sa rapidité d’exécution sur des tempos impossibles. Non : il laisse toute la place à la mélodie afin qu’elle respire et s’épanouisse. Chez certains musiciens pratiquant ce style, le côté répétitif peut parfois lasser ; ce n’est nullement le cas avec Jean-Pierre Bertrand qui sait créer des climats particulièrement variés comme l’indique d’ailleurs le titre de son album : “Mosaic”.
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In a little Spanish town termine en beauté ce disque. Ce thème, pris sur un tempo de rêve, offre à Enzo Mucci l’occasion de s’exprimer à la guitare. On ne peut que regretter que son solo soit si court car il est plein de verve et de musicalité. Si l’on doit attribuer des étoiles à ce disque, on peut lui en décerner cinq, sans conteste. (Christian Sabouret)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
127
PRIX INSTRUMENTISTE
WYCLIFFE GORDON “HELLO POPS ! A TRIBUTE TO LOUIS ARMSTRONG”
Blues Back records 85767 89512 © 2016
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 688 — mars 2020
llo Pops, Keyhole blues, Up a lazy river, Dream a little dream, I cover the waterfront, Basin Street blues, I’ve got the world on a string, If, Meatball 1, 2, 3, Swing that music, That old feeling, Black and blue, Hello brother, Pops for president, Hello Pops reprise
Quelques précisions avant d’entrer dans le vif du sujet : le présent recueil, enregistré en 2011, a été publié pour la première fois, uniquement sur vinyle, la même année aux États-Unis. Il n’a été publié sur CD, toujours aux États-Unis, qu’en 2016 ; mais c’est seulement tout récemment, grâce à la persévérance de Raphaël Aubin, qu’il nous arrive. Malgré ce retard et compte tenu de l’intérêt qu’il devrait présenter pour nos lecteurs, nous avons jugé utile d’en faire la chronique.
Wycliffe Gordon, né en 1967 en Géorgie, est ce trombone prodige qui commença à jouer de son instrument à l’âge de 13 ans, attiré par les Hot Five et Hot Seven de Louis Armstrong : « Keyhole blues m’a donné envie de jouer du jazz », a-t-il déclaré, et c’est son admiration pour Satchmo qui l’a décidé à consacrer entièrement le présent recueil à son idole.
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En conclusion à cet émouvant et copieux hommage, une courte reprise de Hello Pops permet à Wycliffe Gordon d’exprimer encore une fois son admiration pour celui qui, à plus de deux générations d’écart, fut et reste encore son idole. Et je ne vois pas d’exemple d’un autre musicien de jazz ayant jamais eu une démarche semblable d’une telle ampleur, sans parler de la qualité, rare à notre époque, de cette musique purement jazz. (Dominique Brigaud)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin HCF N° 688 — mars 2020
129
PRIX RÉÉDITION
FLETCHER HENDERSON & HIS ORCHESTRA - “LES TROMPETTES DE FLETCHER 1923 - 1941”
Ensemble de 3 CD Frémeaux & Associés FA 5754 © 2020
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 690 — mai 2020
CD 1 - Fletcher Henderson : Gulf Coast blues, Charleston crazy, Chicago blues ; Bessie Smith : Weeping willow blues ; Ma Rainey : Jelly bean blues ; Fletcher Henderson : Shangai shuffle, The meanest kind of blues ; Maggie Jones : Screamin’ the blues ; Trixie Smith : Railroad blues ; Clara Smith : Shipwrecked blues ; Bessie Smith : Cake walking babies ; Fletcher Henderson : Money blues, Sugar foot stomp, What-cha-call-’em blues, T.N.T. ; Ethel Waters : Tell‘em about me ; Ma Rainey : Chain gang blues ; Fletcher Henderson : Nobody’s rose ; Ethel Waters : I’ve found a new baby ; Bessie Smith : Baby doll ; Fletcher Henderson : The stampede, Jackass blues, Alabama stomp ; Bessie Smith : Young woman’s blues
CD 2 - Fletcher Henderson : Henderson stomp, The chant, Clarinet marmalade ; Clarence Williams : Senegalese stomp ; Fletcher Henderson : Sweet thing, Baby won’t you please come home, Some of these days, Snag it, Stockholm stomp ; Bessie Smith : Alexander’s ragtime blues, Trombone cholly, Hot spring blues ; Fletcher Henderson : Sensation-stomp ; Wabash blues, The wang wang blues, St. Louis shuffle, P.D.Q. blues, Livery stable blues, I’m coming Virginia, The St. Louis blues, Goose pimples ; Bessie Smith : Dyin’ by the hour ; Fletcher Henderson : Hop off
CD 3 - Fletcher Henderson : King Porter stomp, Oh baby !, Feelin’ good, I’m feelin’ devilish, My pretty girl, Sugar foot stomp, I’m crazy about my baby, Just blues, Singin’ the blues, The house of David blues, Sugar ; Horace Henderson : Minnie the Moocher wedding day ; Fletcher Henderson : Shangai shuffle, Grand Terrace swing, Blue Lou, Stealin’ apples, Shoe shine boy, You can depend on me, Shufflin’ Joe ; Horace Henderson : Ain’t misbehavin’ ; Fletcher Henderson : Let’s go home ; Fletcher Henderson All Stars : Casey stew
“Les Trompettes de Fletcher” : impressions d’écoute
Laurent Verdeaux nous ayant fait l’exposé des motifs de l’entreprise menée avec son compère Didier Périer (cf. Bulletin 685, p. 26), je savais, avant de vous communiquer mon audition, qu’il ne s’agissait pas d’une énième édition quelconque de la production fletcherienne, mais plutôt de la mise en valeur, acoustique et technique, du considérable pupitre de trompettistes de cet orchestre fameux, sans négliger évidemment leurs collègues trombonistes, clarinettistes, tubistes, etc.
Avant de me lancer, curiosité aidant, dans la comparaison de certaines interprétations avec leurs correspondantes en éditions précédentes, vinyles ou CD, j’ai écouté ces trois disques en suivant sur mon système audio (que je détaille ci-dessous pour ceux que cela intéresse).
Mon impression immédiate a été la très grande propreté de la gravure réalisée, même pour les morceaux les plus anciens du CD1.
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On pourrait détailler ainsi chaque interprétation ; et toute nouvelle écoute mène à des découvertes pleines d’intérêt. Je dirai pour conclure : de la belle ouvrage, vraiment ! (Daniel Janissier)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 690 — mai 2020
128
PRIX LIVRE
JAZZ PUZZLES VOL. 3, New Orleans and Baton Rouge Suburban Jazz
par Dan Vernhettes et Bo Lindström
Jazz’Edit, 2019. 212 pages
Photos noir & blanc et couleur. En anglais
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
La collection Jazz Puzzles s’enrichit d’un troisième volume. Le premier dressait le portrait de quatorze musiciens néo-orléanais, le deuxième s’intéressait aux orchestres qui se produisaient sur les riverboats1. Le présent ouvrage met en lumière les lieux périphériques des deux grandes villes louisianaises, La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, dans lesquelles, entre les deux guerres mondiales, se sont implantés nombre de cabarets et de dancings, ainsi que les musiciens qui s’y sont produits.
Le développement de la plupart de ces établissements s’explique par le contexte historique de l’époque. L’entrée en guerre des États-Unis (avril 1917) fit affluer des milliers de soldats et de marins à La Nouvelle-Orléans, où se trouvaient un camp d’entraînement et une base navale. Aussitôt les autorités civiles et militaires prirent des mesures pour interdire aux bars, hôtels et restaurants de vendre de l’alcool aux militaires. Par crainte de voir se propager alcoolisme et maladies vénériennes, l’armée procéda à la fermeture, en novembre 1917, du quartier de Storyville, symbole du divertissement et de la débauche. Finalement, au cours de l’année 1918, police et fonctionnaires gouvernementaux firent la chasse aux contrevenants, si bien que la clientèle désireuse de s’amuser se déplaça dans les faubourgs où s’élevèrent bientôt de grandes salles où l’on pouvait dîner, danser et même jouer.
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Ce nouveau volume de la collection Jazz Puzzles, par la richesse de son contenu, rend hommage aux acteurs, souvent oubliés, de la vie musicale néoorléanaise. (Alain Carbuccia)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
137
PRIX LIVRE
SISTER ROSETTA THARPE – “LA FEMME QUI INVENTA LE ROCK’N ROLL”
par Jean Buzelin,
Éditions Ampelos, 2021.
144 pages. Photos noir & blanc.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Les écrits d’importance concernant Rosetta Tharpe remontent à plus d’une quinzaine d’année : en France en 2004, un long article en deux parties dû à Monique Pouget paraît dans les numéros 31 et 32 de la revue Blues ; aux États-Unis en 2007, les éditions Beacon Press (Boston) publient, sous le titre Shout, Sister, Shout, une première biographie de l’artiste rédigée par l’universitaire Gayle Wald. De son vivant, Sister Tharpe a bien sûr bénéficié de comptes-rendus et d’articles divers ; en France, dès 1956, Jacques Demêtre publie dans Jazz Hot (n° 110) un premier papier, suivi, en 1958, d’une longue interview (Jazz Hot n° 129) de la chanteuse lors de ses concerts à l’Alhambra de Paris. C’est à partir de ces sources que Jean Buzelin a œuvré pour rédiger cette biographie particulièrement bienvenue.
L’auteur suit pas à pas les jalons d’une carrière commencée très tôt dans le giron de sa mère, Katie Nubin, qui, d’églises en conventions, emmène avec elle la jeune Rosetta, la poussant à chanter et à jouer de l’harmonium. Puis c’est la rupture avec le monde religieux et le début d’une carrière profane (engagement au Cotton Club en 1938, les premiers disques Decca, le passage dans l’orchestre de Lucky Millinder de 1941 à 1943).
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Lire l'intégralité de cette chronique d'Alain Carbuccia dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
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PRIX DVD
NEAR THE LEGENDS
Documentaire réalisé par Sandro Raymond
Production : S.R. FILMS.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Entre 1969 et 1972, Louis Panassié et son épouse Claudine entreprirent de filmer un grand nombre de jazzmen aux États-Unis et aussi en France pour quelques-uns d’entre-eux. Point commun : tout se passera hors concert !
Intitulé L’Aventure du Jazz, ce long métrage en couleur d’une durée de 2 h 30 dans sa version intégrale a, depuis sa sortie, enchanté quelques dizaines de milliers de spectateurs et nombreux sont ceux qui l’ont vu plusieurs fois.
En raison d’accords passés à l’époque entre Louis Panassié et les musiciens, ce documentaire unique ne sera vraisemblablement jamais commercialisé. Aussi, la publication de Near the Legends ("à proximité des légendes") vient-elle partiellement combler un vide, et sans doute ravir les amateurs.
Ce DVD de 52 minutes réalisé par Sandro Raymond propose des extraits du film d’origine enrichis par les explications et les commentaires fort bienvenus de Louis Panassié. Ce dernier rend aussi un juste hommage à son père, Hugues Panassié, dont le rôle avant le tournage avait été déterminant.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Michel Lalanne dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
GRAND PRIX
GUILLAUME NOUAUX
& THE STRIDE PIANO KINGS
CD autoproduit
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 693
PRIX LIVRE
JAZZ PUZZLES VOL.3
New Orleans and Baton Rouge
Suburban Jazz
par Dan Vernhettes et Bo Lindström
Jazz'Edit 2019, en anglais
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 687
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT LES TROIS RECUEILS SUIVANTS :
NIREK MOKAR "BE MY BEST"
CD autoproduit
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 691
Année 2019
121
Grand Prix 2019 du Hot Club de France
ALBERT AMMONS BOOGIE WOOGIE KING - COMPLETE WORK
Editions Cafe Society
Chroniqué dans le Bulletin du HCF n° 681 de Juillet 2019
Coffret de 30x30x3 cm comprend :
- Un livret (en anglais) de 192 pages, illustré de nombreuses images ou photographies N&B et couleur.
- Un ensemble de 9 CD
- Un DVD de 30 minutes.
Tirage limité à 500 exemplaires.
ll s'agit du Grand Oeuvre de Michel Pfau, formidable somme de connaissances consacrées au pianiste Albert Ammons, amassées pendant des années au prix de recherches intenses, voire acharnées, et inventoriant tout ce qu'il est possible de savoir du Roi du Boogie Woogie.
C'est hélas au moment de concrétiser les résultats de cette quette opiniâtre que Michel Pfau nous a quittés, un triste jour de 2013. Laissant toutefois à ses proches les prescriptions nécessaires à l'édition d'un ouvrage permettant à tout un chacun de profiter de sa précieuse étude. C'est à cette lourde tache que se sont dévoués trois de ses amis très proches - Gisele Larrivée, Michel Dovaz, Jean-François Cangardel - à qui nous devons la présente publication.
Sous la forme d'un impressionnant coffret sont réunis : un copieux livret regroupant tout ce qui peut être connu de l'œuvre et de la carrière d'Albert Ammons, neuf CD contenant la quasi-totalité de ses enregistrements, soit plus de deux cents morceaux en comptant les secondes prises, un DVD dans lequel on trouvera toutes les apparitions du pianiste à l'écran - dont le moyen-métrage Boogie Woogie Dream - ainsi que de rares documents visuels...
Extrait de la Chronique de Dominique Brigaud, publiée dans le Bulletin du HCF n° 681 de Juillet 2019122
PRIX SPECIAL DU JURY
GUILLAUME NOUAUX AND THE CLARINET KINGS
Chroniqué dans le Bulletin du HCF du n° 685
2 CDS
Guillaume Nouaux est un personnage étonnant à plus d'un titre (c'est le cas de le dire). Batteur, il incarne la technique sans épate, la puissance sans effort, un swing de tous les instants, une capacité d'écoute et d'adaptation très développée...
L'incontournable Guillaume Nouaux a toujours une idée en tête. La dernière en date de ses idées lui est venue de l'audition (fortuite) de Zutty & The Clarinet Kings remontant à 1967 et résultant d'une séance très clarinettistique du grand Zutty Singleton ... Les options : on fera varier le personnel et se relayer 4 pianistes et 11 clarinettistes triés sur le volet, appréciés des scènes festivalières au hasard des programmations et des rencontres. Seul restera omniprésent Guillaume Nouaux lui-même, capable de tant de façons de s'exprimer qu'on aura l'impression d'entendre plusieurs batteurs dont le point commun serait le swing dont ils font preuve.
Une fois le projet bouclé, passage à l'acte et sollicitation des intéressés. Les onze clarinettistes sont enthousiasmés. Mais, vu leur éparpillement géographique, il faut un bon bout de temps pour profiter de la présence, en ordre dispersé, dans la région parisienne d'un Louisianais : Evan Christopher, d'un Finlandais : Antti Sarpila, d'un Allemand : Engelbert Wrobel, d'un Japonais : Eiji Hanaoka, de deux Hollandais : Frank Robertscheuten et David Lukas . Ajoutez un Espagnol (Parisien d'adoption) : Essaie Cid et trois Français : Aurélie Tropez, Jean-François Bonnel, Jérôme Gatius, et vous aurez une idée du panel de ce côté-là. Quant au quarteron de pianistes, il comporte un Italien (Luca Filastro), un Hollandais (Harry Kanters) et deux Français (Jacques Schneck et Alain Barrabès).
Avec de la patience, on finit par y arriver pour un résultat tout à fait remarquable, dont l'homogénéité démontre à quel point cette musique est fédératrice : là où on se serait attendu à un catalogue d'impressions disparates, on se retrouve devant une sorte de réunion de famille où divers accents marquent la même langue. Et, comme la clarinette est l'instrument par excellence du style Nouvelle-Orléans, l'origine de cette langue saute aux oreilles...
Extrait de la Chronique de Laurent Verdeaux, publiée dans le Bulletin du HCF n° 685 de Décembre 2019123
PRIX GOSPEL 2019
au DVD
ARETHA FRANKLIN – “AMAZING GRACE”
Metropolitan Filmexport EDV 518
Chroniqué dans le Bulletin du HCF du n° 684
En anglais - Sous-Titré en français (sauf pour les paroles des cantiques)
- 1ere soirée
- 2e soirée
- générique de fin
Ce concert fut enregistré en janvier 1972 et publié en vinyle, sous le titre Amazing Grace, bien avant de l'être en double CD Atlantic 29061 ...
Pour ce DVD, le document filmé (tourné en 16 mm) prend parfois des allures de reportage, ce qui ne déplaira pas aux cinéphiles. On pénètre dans les coulisses de la mission à l'heure des ultimes préparatifs, puis dans l'église au moment des dernières mises au point, avant de suivre l'entrée en scène des choristes cheminant sur un souple tempo moyen avec une démarche dansante accompagnée de claquements de mains. Ce chœur - galvanisé par la gestuelle de son chef, Alexander Hamilton - sera constamment à l'écran. Il contribuera à la ferveur des deux soirées, tantôt assis, tantôt debout, frappant dans les mains avec énergie, certains choristes se dressant soudain à l'improviste pour héler la chanteuse. De nombreux plans de l'assistance témoignent de sa communion avec les acteurs d'une cérémonie qui n'a rien de statique ou de compassé : on prie, on rit, on applaudit, on marque le contretemps, on se lève, on danse sur place, éventuellement devant l'orchestre.
On assiste aux entrées et aux sorties d'Aretha Franklin, à ses apartés avec le révérend. Des plans de coupe témoignent de son émotion lors de l'intervention de son père. On perçoit l'affairement de l'équipe de réalisation, son envie de capter au plus près les comportements : de là les zooms rapides, le fréquent retour aux gros plans, l'emploi de contre-plongées renforçant la majesté de la chanteuse. C'est tout le déroulement complexe d'un spectacle d'exception qu'il nous est donné d'appréhender de l'intérieur autant que de l'extérieur.
Il n'existe probablement pas de document semblable à celui-ci. On a parlé d'événement à son propos : pour une fois le mot n'est pas trop fort.
Extraits de la Chronique de Jacques Canérot, publiée dans le Bulletin du HCF n° 684 de Novembre 2019
124
PRIX LIVRE
RABBIT'S BLUES
The Life and Music of Johnny Hodges
de
Con CHAPMAN
Oxford University Press, 2019.
Relié, 227 pages. (23,6 x16 cm)
Cahier photos en noir et blanc & couleur
ISBN 978-0-065392-7 .
En anglais.
Vingt chapitres pour cerner la personnalité complexe d'un des saxophonistes majeurs de l'histoire du jazz. Si l'auteur suit la chronologie de la vie et de la carrière du musicien, il l'interrompt souvent de développements sur des sujets spécifiques : la place d'Hodges au sein de l'orchestre d'Ellington, ses rapports avec les autres musiciens, ses relations familiales. Sont également abordées les questions d'ordre musical, comme les rapports entre jazz et danse, les évolutions consécutives à l'avènement du bop de Charlie Parker et, bien sûr, la formation et l'épanouissement d'un style caractérisé par un traitement particulier du son. Quant à la relation entre Johnny Hodges et Duke Ellington, faite d'estime et d'une réelle connivence, elle occupe une place centrale dans l'ouvrage.
L'ampleur des recherches effectuées par l'auteur est impressionnante, qu'il s'agisse de textes autobiographiques de musiciens, d'interviews, d'ouvrages critiques, de dictionnaires, de magazines (le Bulletin du Hot Club de France n'est pas oublié). Une vingtaine de photographies complète utilement cette biographie « éditée avec soin, documentée, riche en études comme en anecdotes », consacrée à un artiste prestigieux de la musique de jazz.
(Chronique détaillée, de Jacques Canérot, dans le Bulletin du HCF n° 685 - décembre 2019)
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PRIX LIVRE
JAZZ PUZZLES VOL. 3, New Orleans and Baton Rouge Suburban Jazz
par Dan Vernhettes et Bo Lindström
Jazz’Edit, 2019. 212 pages
Photos noir & blanc et couleur. En anglais
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
La collection Jazz Puzzles s’enrichit d’un troisième volume. Le premier dressait le portrait de quatorze musiciens néo-orléanais, le deuxième s’intéressait aux orchestres qui se produisaient sur les riverboats1. Le présent ouvrage met en lumière les lieux périphériques des deux grandes villes louisianaises, La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, dans lesquelles, entre les deux guerres mondiales, se sont implantés nombre de cabarets et de dancings, ainsi que les musiciens qui s’y sont produits.
Le développement de la plupart de ces établissements s’explique par le contexte historique de l’époque. L’entrée en guerre des États-Unis (avril 1917) fit affluer des milliers de soldats et de marins à La Nouvelle-Orléans, où se trouvaient un camp d’entraînement et une base navale. Aussitôt les autorités civiles et militaires prirent des mesures pour interdire aux bars, hôtels et restaurants de vendre de l’alcool aux militaires. Par crainte de voir se propager alcoolisme et maladies vénériennes, l’armée procéda à la fermeture, en novembre 1917, du quartier de Storyville, symbole du divertissement et de la débauche. Finalement, au cours de l’année 1918, police et fonctionnaires gouvernementaux firent la chasse aux contrevenants, si bien que la clientèle désireuse de s’amuser se déplaça dans les faubourgs où s’élevèrent bientôt de grandes salles où l’on pouvait dîner, danser et même jouer.
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Ce nouveau volume de la collection Jazz Puzzles, par la richesse de son contenu, rend hommage aux acteurs, souvent oubliés, de la vie musicale néoorléanaise. (Alain Carbuccia)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
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PRIX LIVRE
SISTER ROSETTA THARPE – “LA FEMME QUI INVENTA LE ROCK’N ROLL”
par Jean Buzelin,
Éditions Ampelos, 2021.
144 pages. Photos noir & blanc.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Les écrits d’importance concernant Rosetta Tharpe remontent à plus d’une quinzaine d’année : en France en 2004, un long article en deux parties dû à Monique Pouget paraît dans les numéros 31 et 32 de la revue Blues ; aux États-Unis en 2007, les éditions Beacon Press (Boston) publient, sous le titre Shout, Sister, Shout, une première biographie de l’artiste rédigée par l’universitaire Gayle Wald. De son vivant, Sister Tharpe a bien sûr bénéficié de comptes-rendus et d’articles divers ; en France, dès 1956, Jacques Demêtre publie dans Jazz Hot (n° 110) un premier papier, suivi, en 1958, d’une longue interview (Jazz Hot n° 129) de la chanteuse lors de ses concerts à l’Alhambra de Paris. C’est à partir de ces sources que Jean Buzelin a œuvré pour rédiger cette biographie particulièrement bienvenue.
L’auteur suit pas à pas les jalons d’une carrière commencée très tôt dans le giron de sa mère, Katie Nubin, qui, d’églises en conventions, emmène avec elle la jeune Rosetta, la poussant à chanter et à jouer de l’harmonium. Puis c’est la rupture avec le monde religieux et le début d’une carrière profane (engagement au Cotton Club en 1938, les premiers disques Decca, le passage dans l’orchestre de Lucky Millinder de 1941 à 1943).
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Lire l'intégralité de cette chronique d'Alain Carbuccia dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
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PRIX DVD
NEAR THE LEGENDS
Documentaire réalisé par Sandro Raymond
Production : S.R. FILMS.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Entre 1969 et 1972, Louis Panassié et son épouse Claudine entreprirent de filmer un grand nombre de jazzmen aux États-Unis et aussi en France pour quelques-uns d’entre-eux. Point commun : tout se passera hors concert !
Intitulé L’Aventure du Jazz, ce long métrage en couleur d’une durée de 2 h 30 dans sa version intégrale a, depuis sa sortie, enchanté quelques dizaines de milliers de spectateurs et nombreux sont ceux qui l’ont vu plusieurs fois.
En raison d’accords passés à l’époque entre Louis Panassié et les musiciens, ce documentaire unique ne sera vraisemblablement jamais commercialisé. Aussi, la publication de Near the Legends ("à proximité des légendes") vient-elle partiellement combler un vide, et sans doute ravir les amateurs.
Ce DVD de 52 minutes réalisé par Sandro Raymond propose des extraits du film d’origine enrichis par les explications et les commentaires fort bienvenus de Louis Panassié. Ce dernier rend aussi un juste hommage à son père, Hugues Panassié, dont le rôle avant le tournage avait été déterminant.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Michel Lalanne dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
GRAND PRIX
au Coffret de 9 CD & 1 DVD
conçu par Michel Pfau
ALBERT AMMONS BOOGIE KING - COMPLETE WORK
Editions Cafe Society
Chroniqué dans le Bulletin du HCF n° 681
PRIX SPECIAL DU JURY
au Double CD
GUILLAUME NOUAUX AND THE CLARINET KINGS
Autoproduit
Chroniqué dans le Bulletin du HCF du n° 685
PRIX GOSPEL
au DVD
ARETHA FRANKLIN – “AMAZING GRACE”
Metropolitan Filmexport EDV 518
Chroniqué dans le Bulletin du HCF du n° 684
PRIX LIVRE
RABBIT'S BLUES – THE LIFE AND MUSIC OF JOHNNY HODGES
de
Con Chapman
Oxford University Press
Chroniqué dans le Bulletin du HCF n° 685
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT LES TROIS RECUEILS SUIVANTS :
JOE ALTERMAN
More Cornbread/Live !
CD Autoproduit
Chroniqué dans le
Bulletin du HCF n° 678
HOT SWING SEXTET
“ Black Market Stuff "
CD Melodinote MEL07
Chroniqué dans le
Bulletin du HCF n° 674
WYNTON MARSALIS
“ Bolden ”
CD Blue Engine Records
Chroniqué dans le
Bulletin du HCF n° 660
Année 2018
118
GRAND PRIX 2018
du Hot Club de France
à
MEM’ORY – “RAGTIM’ORY”
CD Frémeaux & Associés FA 8563
Chrysanthemum, The entertainer, The suffragette, Bis Scott rag, Le petit Nègre, Chicken reel, La Marseillaise, Solace, Le P’tit Quinquin, Rubber plant rag, A real slow drag, Sensation, Tiger rag
Enregistré début 2018, “Ragtim’Ory” est le deuxième disque réalisé par l’orchestreMem’Ory que dirige Michel Bonnet. Nous avions dit grand bien du premier (voir Bulletin 643 de août-septembre 2015), intitulé “Muskrat Ramble”, et se retrouvent ici les mêmes qualités, la composition de l’orchestre restant inchangée : Michel Bonnet (trompette et leader), Patrick Bacqueville (trombone et chant), Guy Bonne (clarinette), Jacques Schneck (piano), Christophe Davot (guitare), Enzo Mucci (contrebasse) et Michel Sénamaud (batterie).C’est au grand tromboniste Nouvelle-Orléans Kid Ory que rend hommage, depuis 2007, cet orchestre constitué de musiciens de tout premier plan, qui pratiquent ce style avec un tel naturel que l’on croirait entendre le fameux Kid Ory’s Creole Jazz Band. Il importe de souligner combien Michel Bonnet a déployé d’énergie, d’opiniâtreté et de talent pour atteindre ce résultat, mais aussi combien chacun des membresdu groupe contribue à cet achèvement. Ainsi, à la trompette, lorsqu’il joue dans le chapeau, Michel Bonnet est proche de Mutt Carey, avec davantage d’attaque, de mordant, tandis que, ouvert, il fait penser à des trompettes plus puissants comme Andrew Blakeney. Guy Bonne, très agile dans son emploi de tous les registres à la clarinette, à la sonorité proche de celle d’Omer Simeon et de Darnell Howard, excelle à fondre sa partie dans les ensembles et se montre convaincant en solo. Il faut mettre en avant Patrick Bacqueville, qui réussit l’impensable, se mettre dans la peau de Kid Ory : qu’il joue ouvert ou bouché (utilisant par exemple comme sourdine une boîte vide de Ricoré !), on jurerait que ses glissandos et son ‘growl’ émanent du Kid lui-même.
Un autre point fort de la formation est sa rythmique, bien soudée sans jamais être lourde. Michel Sénamaud fait revivre Minor Hall, avec ses quatre temps par mesure à la grosse caisse, ses prodigieux roulements « serrés » et l’accentuation du contretemps sur la grande cymbale pour faire monter la tension au paroxysme ; Jacques Schneck, au jeu toujours bien adapté, peut parfois évoquer Don Ewell, tandis que Christophe Davot et Enzo Mucci assurent à la perfection cette pulsation soyeuse et confortable qui caractérise les meilleurs de leurs confrères originaires de La Nouvelle-Orléans.
Ici, tout le monde est à l’unisson et swingue impétueusement des thèmes de ragtime ou apparentés. Le ragtime, c’était la première rythmification de la musique classique de la seconde partie du XIXe siècle ou du début du XXe. La plupart des thèmes choisis datent de cette époque, avec par exemple pour auteurs Scott Joplin ou encore Debussy avec Le petit Nègre, mais on trouve aussi un ragtime composé récemment, le Bis Scott rag de Claude Bolling. Le texte du livret par Philippe Baudoin, très documenté, donne toutes les précisions voulues sur le ragtime et les morceaux interprétés. Mis à part quatre plages : Chrysanthemum et Sensation (inspirés de leur version par Mutt Carey), The entertainer (version différente de celle du premier disque de Mem’Ory) et Tiger rag (seul thème du présent CD à avoir été interprété par le Creole Jazz Band de Kid Ory), toutes les autres sont des versions orchestrales inédites, élaborées à partir des seules partitions originales pour piano, à l’exception de deux morceaux qui ont été adaptés à l’esprit du ragtime par l’orchestre : La Marseillaise (dont nous connaissons d’autres interprétations jazzées) et Le P’tit Quinquin. Concernant cette dernière chanson, emblème des Ch’tis , composée en 1853 à l’époque du cake-walk – ancêtre du ragtime –, une surprise attend les auditeurs : les paroles en sont chantées par Patrick Bacqueville, avec l’accent le plus authentique qui soit puisqu’il est lui-même un Ch’ti ; cette interprétation constitue en fait un remerciement, en forme de clin d’oeil, à Henri et Jacqueline Delhaye, deux autres Ch’tis , membres du HCF, qui ont sponsorisé la production de cet album.
Quelques notes au fil des plages. Chrysanthemum est un thème qui se prête bien au jazz et l’auditeur est donc immédiatement conquis par de superbes rugissements de trompette, grondements de trombone et enjolivures de clarinette ; il ne reste plus qu’à savourer la suite. The Entertainer, thème fort connu et swingant, est enrichi d’un beau solo de trompette. The suffragette, joué en valse lente, s’éloigne un peu du jazz. Au contraire, Bis Scott rag, de Bolling, se prête particulièrement bien au swing ; il contient en outre un excellent et, pour une fois, assez long solo de trompette dans le chapeau , puis une énergique intervention de trombone (exactement ce que l’on aime), enfin un remarquable solo de clarinette ; et, dans la coda, une citation de Borsalino par la trompette en guise de salut à Claude Bolling. Le petit Nègre, célèbre composition de Debussy, se prête également fort bien au swing et l’orchestre en donne une version entraînante, avec une superbe partie de trombone à la Kid Ory qui vitalise l’ensemble de l’interprétation. On admire aussi le jeu assuré, bien découpé, de Michel Bonnet ainsi que celui de Guy Bonne, fluide alors que sa clarinette conserve une sonorité charnue. Le tout emmené par la rythmique, qui swingue férocement. Chicken reel nous est aussi familier car il servit d’indicatif à l’émission télévisée Histoires sans paroles ; il comporte une phrase récurrente, jouée à la flûte à bec par Michel Bonnet, avant que l’orchestre n’enchaîne avec sa version ragtime. La Marseillaise est une autre des meilleures exécutions du recueil, son astucieux arrangement se montrant propice au swing. Dans la belle ballade Solace, de Scott Joplin, on retrouve la ‘spanish tinge’ chère à Jelly Roll Morton, c’est-à-dire un aspect rythmique un peu chaloupé ; on entend au début un duo trompette/guitare, ensuite vient le piano, puis l’orchestre. Après Le P’tit Quinquin, fort réussi dans son genre, vient Rubber plant rag, solidement swingué, surtout connu au travers de l’emprunt qu’en a fait Sidney Bechet en 1950, le rebaptisant Moulin à café. A real slow drag, tiré de l’opéra-ragtime Treemonisha de Joplin, joli morceau en tempo lent qui se rapproche du classique, est chanté à deux voix au début (Patrick Bacqueville et Christophe Davot), puis à quatre (en ajoutant Guy Bonne et Michel Bonnet). L’album se termine en beauté par deux autres thèmes superbement swingués qui nous comblent : Sensation et Tiger rag. Ce CD sera disponible à partir de sa soirée officielle de présentation, prévue le vendredi 14 décembre 2018 au Jazz Café Montparnasse. (F.A.)
Chronique parue dans le Bulletin du HCF N° 674 de novembre 2018
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PRIX SPÉCIAL DU JURY
à
DUKE ELLINGTON“THE TREASURY SHOWS Vol. 25”
Double CD Storyville D.E.T.S. 903 9025 © 2018 Storyville Records CD 1 - Take the ‘A’ train, Boo-dah, What more can I say, Frustration, Basin Street blues, Duet, Ballin’ the blues, Satin doll, Moon mist, You’ll never know, Lady be good, Tonight I shall sleep, Nevada, Subtle slough, I don’t know what kind of blues I got, Don’t get around much anymore, Moon mist CD 2 - ‘At’s in there, Design for jivin’, Jump for joy, Solid old man, Sentimental lady, Take the ‘A’ train, Now I know, Perdido, Do nothin’ till you hear from me # 1, Suddenly it jumped, Indiana, How blue the night, Stomp look and listen, Jumpin’ frog jump, Perdido, Do nothin’ till you hear from me # 2 (Concerto for Cootie), Blue skies
N.B. Les deux interprétations de Take the ‘A’ train, réduites à des ensembles ou couvertes par l’annonceur, ne seront pas prises en compte dans la chronique (il en va de même, bien sûr, pour Sentimental lady limité à 5 s).
Avec le volume 25 des Treasury Shows s’achève le copieux ensemble de retransmissions radiophoniques proposé aux fervents d’Ellington depuis l’année 2000. Cet ultime recueil comporte un bref programme de 1953 suivi de vingt-cinq titres datant de 1943 et 1944.
CD 1 – Contre toute attente, priorité a été donnée aux interprétations les plus récentes du lot (août 1953), probablement pour prolonger la série inaugurée dans le second CD du volume précédent, elle aussi en provenance du Blue Note de Chicago où Ellington s’était installé pour plusieurs semaines. À cette époque l’orchestre comptait de nouveaux visages et la rythmique était animée par Wendell Marshall (b) et Butch Ballard (d). Les huit titres, flatteurs par la qualité de la reproduction, ne sont pas tous inoubliables.
La séance s’ouvre néanmoins sur une brillante composition récente de Billy Strayhorn, Boo-dah, identique à la version du D.E.T.S. 24 : souple exposé par les saxos à l’unisson devant des ponctuations de cuivres, chorus de Ray Nance posé, chaleureux, explosions des cuivres sous-tendues par les anches et parachevées par Cat Anderson dans l’aigu avant un retour paisible à l’exposé. Plus ancien, Frustration, spécialité de Harry Carney, se déploie généreusement sur un délicat background, précédant un savoureux Basin Street blues : chanté avec gouaille par Ray Nance, le titre se distingue par sa coloration néo-orléanaise à laquelle contribuent la clarinette volubile de Russell Procope et le trombone ‘lazy’ de Quentin Jackson entre deux chorus de Clark Terry articulés à la perfection (noter la référence à High society) ; le scat final de Nance, avec break « à la Satchmo », puis la collective trompette-clarinette-trombone évoquent immanquablement le climat « armstrongien ».
Deux thèmes nouveaux, mais sans avenir, sont chantés par Jimmy Grissom : What more can I say, ampoulé, est sauvé de l’ennui par un accompagnement de piano insistant, mais lointain ; Ballin’ the blues plaira davantage grâce à son tempo vif (assuré avec fermeté par Butch Ballard), propice aux phrases inventives de Clark Terry et au punch de Britt Woodman ; le chorus de ténor « growlant » est dû à Jimmy Hamilton devançant les envolées de Cat Anderson. Sur le tempo alerte de Duet, Hamilton retrouve sa clarinette, moins acide qu’en d’autres circonstances, avec de cocasses « pépiements » dans l’ultime chorus suscitant quelques rires ; son partenaire du ‘duet’ n’est autre que le bassiste Wendell Marshall, à la pulsation « blantonienne » implacable. Quant à Satin doll, cette nouveauté, promise à la longévité que l’on sait, est en partie couverte par les propos de Duke puis du présentateur.
Retour au passé avec les neuf titres suivants, enregistrés une décennie plus tôt au fameux Hurricane Restaurant de New York, sur Broadway, où Ellington séjourna des mois, comme l’auront remarqué les possesseurs de maints D.E.T.S. antérieurs. On retrouve dès lors dans la rythmique Fred Guy (g), Junior Raglin (b), Sonny Greer (d). La reproduction est moins satisfaisante que précédemment, mais acceptable jusqu’à ce qu’une fâcheuse friture se manifeste à partir de Subtle slough.
Plusieurs ballades en tempo lent ou semi-lent parsèment le programme. Moon mist, hormis quelques mesures par Johnny Hodges, est confié au violon délicat de Ray Nance porté par un discret background. Ben Webster s’exprime avec un lyrisme paisible dans le rarissime You’ll never know sur fond de trompettes pourvues de sourdines, et avec suavité dans Tonight I shall sleep (une première pour ce thème). On retrouve la chaude sonorité du ténor dans un ‘mellow blues’ (dixit l’annonceur) peu joué, I don’t know what kind of blues I got, où chante Betty Roché et où l’on suivra deux chorus intrigants partagés entre Harry Carney à la clarinette basse et ‘Tricky Sam’ Nanton au trombone. Passons sur l’éphémère – et manifestement tronqué – Nevada, si peu ellingtonien, réservé à Juan Tizol.
Parmi les autres titres de cette série, on s’attardera sur le standard Lady be good que Duke se plaisait parfois à jouer en solo, comme ici, l’orchestre se contentant d’‘organ chords’ lors du deuxième chorus et de riffs lors du troisième : hélas, les notes du piano sont un peu « écrêtées ». Puis, malgré le grésillement, on retiendra Subtle slough (alias Just squeeze me) dont on ne manquera pas les 16 mesures d’ouverture où la main gauche du chef fait allégeance au « Lion », ni les ensembles de cuivres avec sourdines, ni l’alto élégant de Johnny Hodges. Ce dernier, à son habitude, excelle avec ses notes étirées au long de Don’t get around much anymore, relayé par Ray Nance sculptant la mélodie à la trompette bouchée. On oubliera le Moon mist final, réduit à peau de chagrin (35 s).
CD 2 – Les dix-sept interprétations proviennent une fois encore du club-restaurant Hurricane et furent enregistrées entre septembre 1943 et avril-mai 1944. Au cours de cette période, le personnel se renouvelle à la marge sur quelques postes mais la rythmique reste identique. La qualité de restitution est inégale : précaire au début (bruit de fond, distorsion, crachotements), elle s’améliore ensuite sensiblement et la musique gagne en présence.
Le répertoire inclut plusieurs nouveautés, dont certaines disparurent parfois après une seule prestation… C’est le cas de ‘At’s in there (déformation de That’s in there), unique dans la discographie ellingtonienne : le livret nous apprend que ce succès de Betty Roché, ex-chanteuse des Savoy Sultans, fut « importée » par elle chez le Duke ; l’arrangement est phrasé sans flamme et la participation de Taft Jordan reste timide. Il en va de même pour Design for jivin’, banal thème-riff de Leonard Feather arrangé par Jimmy Hamilton, où Jordan (hésitant) et Hodges (quoique plus sûr) ne convainquent guère. La ballade Now I know, qui ne fut jamais enregistrée en studio, est réservée à Lawrence Brown dont le jeu, précis comme à l’habitude, confine au sentimentalisme. À son tour, How blue the night ne resta que deux mois sur les pupitres : le thème est plutôt morne et seule l’ample sonorité de Harry Carney à la clarinette basse retiendra l’intérêt.
En revanche Indiana (inédit jusqu’alors) et Jumpin’ frog jump (deux occurrences seulement dans la discographie ducale, l’autre figurant dans le volume 18) méritent l’attention. Le premier titre, arrangé par Dick Vance et confié à Johnny Hodges et à Jimmy Hamilton (cl, parfois avec growl), abonde en swingants ensembles. Le second offre un rare exemple de musique imitative dans l’oeuvre de Duke : le thème « bondissant », comme l’énonce le titre avec redondance, fait dialoguer les sections de saxos et de trompettes « dans le chapeau » à la façon de coassements (‘frog’, c’est la grenouille), y compris derrière Carney, avant 24 mesures fulgurantes où ‘Tricky Sam’ (le bien nommé) prolonge astucieusement avec la ‘plunger’ l’effet sonore de va-et-vient.
Le reste du programme nous est familier, même si, à l’époque, certains thèmes étaient des créations. C’est le cas de Jump for joy qui s’implante en 1943 : tempo allègre, chorus de Nanton d’une expressivité sans pareille, vocal vivifiant de Nance avec riffs insistants de trompettes, solo souverain de Hodges. C’est encore le cas de Stomp, look and listen, qui fait en mai 1944 une entrée remarquée au répertoire avec un fougueux exposé, des 4/4 réussis entre Rex Stewart et Ray Nance, un Lawrence Brown plus « musclé » que de coutume, un final éclatant où toutes les sections s’entrecroisent à merveille avec Rex Stewart dans l’aigu (mais la version de 1946 du volume 23 est supérieure à divers égards). Tout aussi récent, le rapide Suddenly it jumped, outre un piano percussif et une batterie efficace, offre un solo de Taft Jordan bien appuyé sur le temps et témoignant d’une belle sûreté dans l’aigu. Moins attrayant, Solid old man balance néanmoins sur tempo aisé et laisse le micro à Joe Nanton (16 mesures expressives, mais mal enregistrées) avant d’être couvert par un dialogue entre l’annonceur et le chef. Les deux Perdido, quasi identiques et convenablement reproduits, font partie des meilleures « plages » : exposé énergique, solo capricieux de Taft Jordan avec sourdine, attrayant trio de trombones (Brown, Nanton, Tizol) – rappelant celui du Slippery horn de 1932, le tout premier de l’orchestre –, intervention rugueuse de ‘Skippy’ Williams au ténor, chorus partiellement « slappé » de Junior Raglin, riffs impétueux en conclusion. En revanche, les deux Do nothin’ till you hear from me sont sans rapport : la version numérotée 9 dans le livret s’ouvre sur un chorus impeccablement phrasé par Lawrence Brown avec la sourdine en prélude au chant quelque peu emphatique d’Al Hibbler ; la seconde, numérotée 16 avec le sous-titre de Concerto for Cootie, est confiée à Ray Nance dont la trompette bouchée reproduit la partition écrite pour Cootie Williams : certes Nance n’a pas le « poids » de son prédécesseur (son phrasé est plus délicat, plus legato dans le passage sans sourdine), mais ce constat n’ôte rien à son talent au point que sa forte personnalité, si reconnaissable, ne justifie aucune comparaison. En guise de conclusion, Blue skies, arrangé par Mary Lou Williams, sans valoir la spectaculaire version à six trompettes de 1946 pour Musicraft (titrée Trumpet no end), ne manque pas de tonus grâce aux ensembles foisonnants, aux interventions de Taft Jordan, au solo vigoureux de ‘Skippy’ Williams, mais la fin est masquée par le présentateur, puis interrompue.
Ainsi s’achève la reproduction, distillée « au long cours », des émissions radiophoniques de l’orchestre Ellington diffusées en direct entre 1943 et 1946 : 25 doubles CD répartis sur 18 années, travail opiniâtre et méritoire1 pour lequel on ne manquera pas de féliciter les initiateurs et les éditeurs. Au total, nous assure un comptable dévoué, 1 155 « plages » – y compris les multiples Bond Promo extra-musicaux2. De ce fait, au cas où vous envisageriez une audition non-stop de l’intégralité de la collection, prévoyez 56 heures d’affilée … Sinon, si vous craignez de vous égarer seul dans ce labyrinthe vertigineux d’émissions, de dates, de titres, de personnels, de solistes, de compositeurs, d’arrangeurs, d’annonces, de nouveautés, de reprises, une méthode infaillible vous évitera de perdre le nord : Take the ‘A’ Train ! (J.C.)
1- On ne dira jamais assez à quel point ces émissions furent (et sont) précieuses pour la connaissance de l’oeuvre d’Ellington : une large partie d’entre elles, diffusée en pleine grève des enregistrements officiels (le ‘Petrillo ban’, d’août 1942 à 1944), permet de suivre au plus près non seulement les modifications du personnel de l’orchestre, mais surtout les évolutions de son répertoire, témoignant ainsi de l’incessante créativité du compositeur-arrangeur-interprète
2 - Dans les chroniques de ces volumes par le Bulletin, il a été peu question de ces obligations d’épargne émises par le Département du Trésor américain pour soutenir à l’époque l’effort de guerre. Or les annonces récurrentes concernant ces obligations sont assurées par Ellington en personne qui, dans son style inimitable, les intègre dans des historiettes de son cru souvent pittoresques
Chronique parue dans le Bulletin du HCF N° 675 décembre 2018
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PRIX LIVRES
à
HARLEM À LIMOGES – UNE HISTOIRE DU JAZZ À LIMOGES
Sous la direction d’Anne Legrand - © Les Ardents Éditeurs, juin 2018 ; 194 pages au format 19,5 x 28 cm, avec de nombreuses photographies noir & blanc et couleur
Nos lecteurs qui, pour la plupart, n’ont pas connu Jean-Marie Masse, n’ont pas vécu à Limoges, voire n’ont jamais mis le pied en Limousin, se demanderont peut-être en quoi cet ouvrage peut les intéresser : c’est prioritairement à eux que s’adressera cette chronique. La liste des quinze chapitres constitutifs du livre, avec mention des signataires, permettra peut-être de dissiper les préventions : « De la préhistoire à l’apprivoisement du jazz à Limoges » (par Yaniv Arroua) ; « Le jazz du collégien : Jean Marcland (1903-1964) » (par Christophe Guillot) ; « Jean-Marie Masse (19121-2015). Une vie vouée au jazz » (par Claude- Alain Christophe) ; « Hugues Panassié ou la botte de sept lieux1 » (par Pierre Fargeton) ; « Johnny Simmen (1918-2004) » (par Konrad Korsunsky) ; « Buck Clayton en France » (par Alyn Shipton) ; « Bill Coleman, le distingué président d’honneur du Hot Club de Limoges » (par Michel Laplace) ; « Mon pote Don Byas » (par Daniel Nevers) ; « Guy Lafitte (1927-1998). Le poète du saxophone ténor » (par Daniel Alogues) ; « Willie “The Lion” à Limoges en 1950. Le Lion dans un magasin de porcelaine » (par Ludovic Florin) ; « Connaissez-vous Claude Bolling ? » (par Noëlle Ribière) ; « Mezz Mezzrow » (par Yannick Séité) ; « Charlie Gabriel » (par Becca Pulliam) ; « Ce blues que j’aime, il vient de là… » (par Chris Dussuchaud) ; « La radio à Limoges : 1926- 2018 » (par Benoît Morin).
On observera que les articles consacrés à l’histoire locale stricto sensu sont minoritaires dans ces études et que leurs auteurs (comme nous l’apprennent les notices biographiques) sont exceptionnellement des Limougeauds. Ces contributeurs – français, mais aussi étrangers – viennent d’horizons les plus variés : ils sont, souvent avec plusieurs « casquettes », enseignants, chercheurs, conférenciers, journalistes, publicitaires, musiciens, photographes, producteurs, biographes, bibliothécaires… Pareille diversité favorise celle des approches, de sorte que l’intérêt est constamment renouvelé. Certes quelques études insistent sur les liens privilégiés unissant Jean-Marie Masse à certains musiciens (Buck Clayton et Bill Coleman notamment, qui furent ses amis intimes) ou sont centrées sur des événements exceptionnels (les concerts de Willie Smith « Le Lion » et ceux de figures éminentes du blues), mais en bien des cas, le Hot Club et son président cessent d’être au premier plan : des allusions à des échanges de correspondances ou à des venues en Limousin ne sont plus que prétextes à brosser un large portrait (cf. les chapitres sur Hugues Panassié et sur Johnny Simmen) ou à souligner la richesse d’une carrière (cf. les pages concernant Don Byas, Guy Lafitte, Claude Bolling, Mezz Mezzrow, Charlie Gabriel), et cela d’une façon souvent novatrice, vivante, voire chaleureuse lorsque les auteurs ont fréquenté les personnalités qu’ils évoquent. C’est assez dire que tout amateur de jazz trouvera intérêt et plaisir à ces « morceaux choisis » d’une histoire débordant largement les frontières limousines.
Intérêt et plaisir accrus par une abondante iconographie, d’autant plus originale qu’elle est presque entièrement puisée dans le « fonds Paulette et Jean-Marie Masse » légué à la Bfm de Limoges ou empruntée à des collections particulières : le minutieux relevé des crédits photographiques (p. 192) atteste la multiplicité des sources. Au total, on trouvera la reproduction de plus de 150 clichés, parmi lesquels 85 photos de musiciens (éventuellement dédicacées) prises en de multiples circonstances (concerts, répétitions, coulisses, enregistrements, accueils en gare…), parfois privées (réceptions chez les Masse, Don Byas à la pêche, Big Bill Broonzy posant devant sa voiture de tournée, Hugues Panassié mimant un solo de ténor…), des articles de presse, des portraits, des dessins, des affiches, des compositions picturales2, des photos d’archives exceptionnelles3, des pochettes de microsillons, des étiquettes de 78 tours, des couvertures de livres et de revues, des encarts publicitaires, des programmes… On ne manquera pas de s’attarder à la partition du thème Mes amis de Limoges de la main de Buck Clayton et à la correspondance, parfois manuscrite, adressée à Jean-Marie-Masse par Bill Coleman, Buck Clayton, Mezz Mezzrow, Don Byas, Charlie Gabriel et, tout particulièrement, Willie Smith « Le Lion » qui, dans une lettre de quatre pages rédigées en majuscules, manifeste sa joie de venir en France, assure la famille Masse de son attachement, avant de clamer son admiration pour Duke Ellington. Ajoutons que tous les documents photographiques, toutes les citations, toutes les allusions figurant dans les articles sont référencés et commentés en notes avec une rare précision4.
On rendra hommage à Anne Legrand, historienne du jazz travaillant à la Bibliothèque nationale de France et commissaire de l’exposition Harlem à Limoges5, qui a conçu et dirigé ce bel ouvrage, imprimé par Les Ardents Éditeurs avec un professionnalisme exemplaire. (J.C.)
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- Ne pas conclure à une bévue orthographique !
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- Jean-Marie Masse fut aussi dessinateur et peintre
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- Ainsi, p. 16, la photo du défilé à Limoges, le 4 juillet 1918, de l’American Military Band, constitué de soldats afro-américains
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- Les erreurs sont rarissimes. On les mentionnera à l’intention des lecteurs pointilleux :
- p. 41 et 43 : Madeleine Gautier (texte p. 41) ou Madeleine Gauthier (note p. 43) ? Depuis des décennies, l’hésitation perdure ici et là… Graphie correcte : Madeleine Gautier
- p. 84 : la photo, datée avec exactitude, n’a pas été prise à Angoulême par un anonyme, mais au Cirque- Théâtre de Limoges, lors du Bal du Livre, par Jean-Claude Concher, membre du Hot Club de Limoges
- p. 139 : les trompettistes entourant Claude Bolling sont en réalité, de gauche à droite : Guy Bodet, Philippe Slominski, Michel Delakian et Patrick Artero
- p. 150 : Jacques Basmoreau, éminent amateur et longtemps vice-président du Hot Club de Limoges, ne figure pas sur la photo de groupe
- p. 158 (1re colonne, lignes 21 et suivantes) : contrairement aux affirmations de l’auteur, Red Richards était bien présent lorsque Charlie Gabriel vint pour la première fois à Limoges en compagnie de Reggie Johnson (b) et Georges Bernasconi (d) : le concert eut lieu le 2 avril 1996, ce que confirment la photo p. 162 (prise devant l’affiche) et sa légende (alors que la photo p. 163, prise sur la scène, est étourdiment datée d’un an plus tôt !). C’est seulement deux ans plus tard que, suite au brusque décès de Red Richards (12 mars 1998), la tournée fut réorganisée : Charlie Gabriel se produisit le 24 mars 1998 avec le même bassiste et le même batteur, mais avec Pierre Calligaris au piano
- p. 158 (note 11) : l’auteur de l’article sur le Charlie Gabriel Quartet paru dans le Bulletin du HCF de juin 1998 se nomme très exactement Dominique Périchon
5. - Le titre Harlem à Limoges, commun à l’ouvrage et à l’exposition ouverte du 11 juin au 8 décembre 2018, a été suggéré à Anne Legrand par l’affiche (reproduite p. 36) du premier concert du Hot Club de Limoges donné par Rex Stewart et son orchestre le 14 janvier 1948
Chronique parue dans le Bulletin du HCF N° 672 août-septembre 2018
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PRIX LIVRE
RABBIT'S BLUES
The Life and Music of Johnny Hodges
de
Con CHAPMAN
Oxford University Press, 2019.
Relié, 227 pages. (23,6 x16 cm)
Cahier photos en noir et blanc & couleur
ISBN 978-0-065392-7 .
En anglais.
Vingt chapitres pour cerner la personnalité complexe d'un des saxophonistes majeurs de l'histoire du jazz. Si l'auteur suit la chronologie de la vie et de la carrière du musicien, il l'interrompt souvent de développements sur des sujets spécifiques : la place d'Hodges au sein de l'orchestre d'Ellington, ses rapports avec les autres musiciens, ses relations familiales. Sont également abordées les questions d'ordre musical, comme les rapports entre jazz et danse, les évolutions consécutives à l'avènement du bop de Charlie Parker et, bien sûr, la formation et l'épanouissement d'un style caractérisé par un traitement particulier du son. Quant à la relation entre Johnny Hodges et Duke Ellington, faite d'estime et d'une réelle connivence, elle occupe une place centrale dans l'ouvrage.
L'ampleur des recherches effectuées par l'auteur est impressionnante, qu'il s'agisse de textes autobiographiques de musiciens, d'interviews, d'ouvrages critiques, de dictionnaires, de magazines (le Bulletin du Hot Club de France n'est pas oublié). Une vingtaine de photographies complète utilement cette biographie « éditée avec soin, documentée, riche en études comme en anecdotes », consacrée à un artiste prestigieux de la musique de jazz.
(Chronique détaillée, de Jacques Canérot, dans le Bulletin du HCF n° 685 - décembre 2019)
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PRIX LIVRE
JAZZ PUZZLES VOL. 3, New Orleans and Baton Rouge Suburban Jazz
par Dan Vernhettes et Bo Lindström
Jazz’Edit, 2019. 212 pages
Photos noir & blanc et couleur. En anglais
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
La collection Jazz Puzzles s’enrichit d’un troisième volume. Le premier dressait le portrait de quatorze musiciens néo-orléanais, le deuxième s’intéressait aux orchestres qui se produisaient sur les riverboats1. Le présent ouvrage met en lumière les lieux périphériques des deux grandes villes louisianaises, La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, dans lesquelles, entre les deux guerres mondiales, se sont implantés nombre de cabarets et de dancings, ainsi que les musiciens qui s’y sont produits.
Le développement de la plupart de ces établissements s’explique par le contexte historique de l’époque. L’entrée en guerre des États-Unis (avril 1917) fit affluer des milliers de soldats et de marins à La Nouvelle-Orléans, où se trouvaient un camp d’entraînement et une base navale. Aussitôt les autorités civiles et militaires prirent des mesures pour interdire aux bars, hôtels et restaurants de vendre de l’alcool aux militaires. Par crainte de voir se propager alcoolisme et maladies vénériennes, l’armée procéda à la fermeture, en novembre 1917, du quartier de Storyville, symbole du divertissement et de la débauche. Finalement, au cours de l’année 1918, police et fonctionnaires gouvernementaux firent la chasse aux contrevenants, si bien que la clientèle désireuse de s’amuser se déplaça dans les faubourgs où s’élevèrent bientôt de grandes salles où l’on pouvait dîner, danser et même jouer.
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Ce nouveau volume de la collection Jazz Puzzles, par la richesse de son contenu, rend hommage aux acteurs, souvent oubliés, de la vie musicale néoorléanaise. (Alain Carbuccia)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
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PRIX LIVRE
SISTER ROSETTA THARPE – “LA FEMME QUI INVENTA LE ROCK’N ROLL”
par Jean Buzelin,
Éditions Ampelos, 2021.
144 pages. Photos noir & blanc.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Les écrits d’importance concernant Rosetta Tharpe remontent à plus d’une quinzaine d’année : en France en 2004, un long article en deux parties dû à Monique Pouget paraît dans les numéros 31 et 32 de la revue Blues ; aux États-Unis en 2007, les éditions Beacon Press (Boston) publient, sous le titre Shout, Sister, Shout, une première biographie de l’artiste rédigée par l’universitaire Gayle Wald. De son vivant, Sister Tharpe a bien sûr bénéficié de comptes-rendus et d’articles divers ; en France, dès 1956, Jacques Demêtre publie dans Jazz Hot (n° 110) un premier papier, suivi, en 1958, d’une longue interview (Jazz Hot n° 129) de la chanteuse lors de ses concerts à l’Alhambra de Paris. C’est à partir de ces sources que Jean Buzelin a œuvré pour rédiger cette biographie particulièrement bienvenue.
L’auteur suit pas à pas les jalons d’une carrière commencée très tôt dans le giron de sa mère, Katie Nubin, qui, d’églises en conventions, emmène avec elle la jeune Rosetta, la poussant à chanter et à jouer de l’harmonium. Puis c’est la rupture avec le monde religieux et le début d’une carrière profane (engagement au Cotton Club en 1938, les premiers disques Decca, le passage dans l’orchestre de Lucky Millinder de 1941 à 1943).
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Lire l'intégralité de cette chronique d'Alain Carbuccia dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
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PRIX DVD
NEAR THE LEGENDS
Documentaire réalisé par Sandro Raymond
Production : S.R. FILMS.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 698
Entre 1969 et 1972, Louis Panassié et son épouse Claudine entreprirent de filmer un grand nombre de jazzmen aux États-Unis et aussi en France pour quelques-uns d’entre-eux. Point commun : tout se passera hors concert !
Intitulé L’Aventure du Jazz, ce long métrage en couleur d’une durée de 2 h 30 dans sa version intégrale a, depuis sa sortie, enchanté quelques dizaines de milliers de spectateurs et nombreux sont ceux qui l’ont vu plusieurs fois.
En raison d’accords passés à l’époque entre Louis Panassié et les musiciens, ce documentaire unique ne sera vraisemblablement jamais commercialisé. Aussi, la publication de Near the Legends ("à proximité des légendes") vient-elle partiellement combler un vide, et sans doute ravir les amateurs.
Ce DVD de 52 minutes réalisé par Sandro Raymond propose des extraits du film d’origine enrichis par les explications et les commentaires fort bienvenus de Louis Panassié. Ce dernier rend aussi un juste hommage à son père, Hugues Panassié, dont le rôle avant le tournage avait été déterminant.
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Lire l'intégralité de cette chronique de Michel Lalanne dans le Bulletin du HCF 698 - août-septembre 2021
PRIX SPÉCIAL DU JURY
DUKE ELLINGTON TREASURY SHOWS
Ensemble de 25 volumes publiés
par Storyville Records
D. E. T. S. N° 903 001 à 903025
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT LES QUATRE RECUEILS SUIVANTS :
PAULINE ATLAN
" Le Monde de Fats "
CD Ahead AH 835.2
JOE ALTERMAN
" Comin' Home To You "
CD Boby 8882295532549
HARLEM À LIMOGES
CD Ville de Limoges / Bfm © 835.2
THE SAVORY COLLECTION 1935-1940
CD - Coffret Mosaic MD6-266