Un mot sur le festival. Tout est gratuit (mais c'est une vision suisse de l'économie) sauf ce qui est payant : 52 orchestres sont programmés dont 5 grands orchestres, beaucoup de jazz hot et beaucoup d'autres choses…
Un voyage de saison. Parti à 5:30 de Paris, sous un ciel couvert; 10 minutes de soleil (à Bar sur Aube - merci les Chouleur), 5 heures sous la pluie ! La météo s'améliore le soir et les concerts (tous en plein air) ont bien eu lieu.
Treme Lafitte brass band
L'orchestre de parade avec Trixie Mink comme marshall ouvre le festival. Le batteur chef d'orchestre au nom typique de La Nouvelle Orleans, Vernon Severin, emmène son orchestre avec entrain sur sa caisse claire. Et, oh surprise, ils jouent Bourbon street parade, the Saints, Down by the riverside. Un bonne entrée.
Mome : hommage à Edith Piaf
Faire un hommage à une grande voix, c'est difficile, que ce soit Bessie Smith ou Edith Piaf. Soit on part dans l'imitation avec le même type de voix (comme Mireille Mathieu) ou on essaie de faire autre chose.
Beatrice Zanolini fait autre chose. Elle ne joue pas sur le growl mais beaucoup sur les décalages rythmiques. J'ai passé un moment agréable. Elle est accompagnée par un accordéoniste (déjà vu à Ascona) Danilo Boggini, qui joue typiquement musette, et par un guitariste très jazz, Val Bonetti, qui lui est beaucoup plus inspiré par Wes Montgomery que par Django Reinhardt.
Et ils ont joué : Milord, la vie en rose, non je ne regrette rien, les forains, dans le ciel de Paris, l'Hymne à l'amour.
Les rag messengers
La nuit tombe sur le lac majeur. Le vent s'arrête de souffler. Un piano est installé devant la bibliothèque municipale. Le silence s'est fait sur la grande scène à côté (qui programmait un orchestre rock). Auguste Caron se met au piano, Ophélie Luminati derrière ses tambours, Ezéquiel Celada entre saxo soprano et clarinette. Et la magie s'installe. Le public s'amasse autour d'eux et apprécie.
Leur programme, de when you and I were young Margie (en stride au piano) au Moulin à café, en passant par I cover the waterfront ou Rockin chair. On les reverra, car ils restent pendant tout le festival.
Wes Anderson sextet
Une mauvaise nouvelle, pour des raisons de santé, Wes Anderson n'est pas là.
Mais ses musiciens sont là et ont programmé un hommage à Duke Ellington pour les 50 ans de sa mort.
Luca Stobb au sax ténor (il vit au Tessin), Gille Répond au trombone (il est de Gruyère et vit à Paris), Leigh Barker à la basse (il est de Melbourne et vit à Fontainebleau), Simone Daclon au piano (de Milan) et Vittorio Sicbaldi (de Sardaigne, si j'ai bien compris) à la batterie.
Luca Stobb sur le blues rapide à des accents à la Paul Gonzalves, Gille Répond rappelle Tricky Sam Nanton quand il joue « bouché », mais il a un punch plutôt à la Al Grey quand il joue ouvert.
Leur programme: des morceaux connus de Duke (Black and tan Fantasy, It don't mean a thing), des moins connus (Limbo jazz, Play the blues and go). Un choix intéressant.
Et pour finir One o'clock jump (mais il y a certainement une version par Duke).
Conclusion
Une bonne première soirée. L'orage gronde au dessus de moi mais, normalement, il doit passer.
Au programme : Jack in the box, Rag messengers, les australiens de Swing Rocket, Vanessa Collier et Meschya Lake (si je tiens jusqu'à minuit) !!
God saves Jazz Ascona !
Jacques Besse secrétaire général du HCF
Photo J Besse. Trixie à la nouvelle Orleans est institutrice en maternelle. Il y a des bambins qui ont de la chance!!
Bonjour,
